Fils aîné d’Humbert de La Tour du Pin, marquis de La Charce, et de Charlotte-Alexandrine de Maussion, François-René provenait d’une ancienne famille noble du Dauphiné, catholique et royaliste. En 1892, il épousa sa cousine Marie-Séraphine de La Tour du Pin Montauban, avec qui il n’eut pas d’enfants.

Il entra à l’école militaire de Saint-Cyr en 1852. En tant que jeune officier, il servit sous le Second Empire en Crimée, en Italie et en Algérie, et participa à la guerre contre la Prusse en 1870.

En 1877, il fut nommé attaché militaire en Autriche-Hongrie. À Vienne, il fut influencé par le mouvement des catholiques sociaux autrichiens.

En 1881, il démissionna de l’armée et se retira dans ses terres à Arrancy, où il devint maire. Après la mort du comte de Chambord en 1883, René de La Tour du Pin reporte sa loyauté royaliste au chef de la maison d’Orléans, Philippe, comte de Paris.

En 1892, il fit la connaissance du jeune Charles Maurras, alors républicain, et entama une correspondance avec lui qui dura jusqu’à sa mort. Une fois l’Action française fondée en 1899, René de La Tour du Pin y contribua activement. Entre 1904 et 1906, il publia trois études dans la Revue grise de l’Action française, portant sur la noblesse, la représentation professionnelle et l’organisation territoriale de la France. En 1907, il publia son ouvrage majeur, un recueil d’articles intitulé « Vers un ordre social chrétien », écrit à partir de 1882.

Les écrits de La Tour du Pin marqueront le Général de Gaulle. En 1970, Edmond Michelet, ministre des affaires culturelles du Général, faisait remarquer à ce sujet « s’il est un personnage que le général de Gaulle connaît mieux que Marx, c’est peut-être le très ignoré aujourd’hui René de La Tour du Pin ».